Laissons le vent tourner les pages...

Laissons le vent tourner les pages ...

L'herbe était parsemée de petites pierres blanches et quelques oliviers bas y poussaient. L'après-midi était d'un jaune éclatant. Je m'assis dans l'herbe, sous un des petits arbres, dont les branches n"étaient guère loin de ma tête, et je me reposai en regardant Avignon de l'autre côté du Rhône. C'était très doux, très tranquille et très agréable, bien que je ne sois pas certain que ce fût tout ce que je me serais attendu à trouver dans une semblable combinaison d'éléments : le mur d'une vieille cité comme toile de fond, un baldaquin d'oliviers et, comme couche, la terre provençale.
Henry James, Voyage en France

dimanche 9 septembre 2012

Candida Romero

C'est une histoire de femmes, de pierres et de courage.
Une histoire exigeante et farouche comme la Corse sait en susciter...


Après le départ de la dernière bénédictine, Stella, en 1990, le Cuventu San Francescu d'Oletta, s'endort pendant de longues années. Le magnifique édifice, abandonné, continue de se délabrer...

Mais il n'y a pas de hasard dit-on,  et le miracle arrive grâce à deux femmes :
Simone Dat et Candida Romero, la mère et la fille, toutes deux artistes-peintres.

Unies par la même foi intrépide, puisant leurs forces dans le souvenir d'un autre évènement qui s'était passé
en 1967...   " Simone Dat et d'autres artistes se mobilisent, afin de retarder la démolition de  la Ruche *, Simone est le détonateur de ce sauvetage."

Une halte s'impose maintenant pour rencontrer l'univers de ces deux femmes ...




Candida Romero © Gründ, La Ruche, un siècle d'art à Paris

Candida Romero est la fille de Simone Dat et de Juan Romero, elle est née en 1966 à la Ruche dans l'atelier 
qui fut celui de Soutine. Depuis 1990, elle peint dans ce lieu qui l'inspire et s'est installé un atelier charmant dans l'un de ceux qu'habita Chagall.

Ici c'est comme à la campagne dit-elle, il n'y a pas de bruit : on n'entend que le chant des oiseaux !
Nous étions toute une bande d'enfants d'artistes à grandir ensemble, avec des horaires fantaisistes et des jeux incessants dans le jardin. Quand on allait chez d'autres camarades, on trouvait tout laid...
Vivre ici donne envie de peindre, mais il a fallu que j'en sorte, que je voyage, et que je commence à dessiner en Allemagne pour avoir envie d'y revenir." (p.150/151- La Ruche, un siècle d'art à Paris ©
Gründ - Dominique Paulvé )


oeuvres de Candida Romero,  " Série Proust "
Sodome et Gomorrhe 



Simone Dat dans son atelier de la Ruche qui fut celui de Zadkine,
s'ouvrant sur " l'Allée des sculpteurs "
Photo François Goudier

quelques vues de la Ruche 
Passage  Dantzig Paris XVe

Simone Dat dans son atelier de la Ruche © Daniel Lebée

La Ruche des Temps Modernes
Les abeilles de l'après-guerre - Découverte de la Nouvelle Vague.
Simone Dat, Elisabeth Dujarric de la Rivière et Bernard Anthonioz sauvent la Ruche.
Eau, gaz et électricité à tous les étages. Le sang neuf de la Ruche d'aujourd'hui, avec l'arrivée de jeunes artistes.
Dernier chapitre du livre sur la Ruche chez Gründ, cité d'artistes fondée au XIXe siècle.

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Candida ou comment peindre à la recherche du temps perdu ...


Candida dans son atelier du Cuventu San Francescu d'Oletta


photos©CôtéSud - Henri Del Omo

©Henri Del Omo


 Candida dans son atelier du Couvent San Francescu devant les portraits 
et le sillage des jeunes filles en fleurs...

Ce travail va trouver son apogée dans une exposition très aboutie " Little Girls ", issue d'une belle rencontre et de la naissance d'une amitié entre le peintre et un écrivain, l'Académicien Pierre-Jean Rémy (disparu en 2010),  qui sans être fétichiste mais collectionneur de photographies anciennes et anonymes  représentant des jeunes filles en fleurs, écrira des lettres d'amour qu'elle illustrera, en y ajoutant cette fois ... de la couleur !
Ils en feront un magnifique livre, qui liera l'art et l'écriture.
(source walk-n-shop.com/journal2012/.../candida-ou-comment-peindre-a-la-recherche-du-temps-perdu.htlm)

Cette série de peintures avaient été  présentées dans de grands boîtiers vitrés. En tout soixante quinze oeuvres et une soixantaine de textes ont été rédigés. Tels des Ex-votos contemporains, ces " Little Girls ", mélangeant peinture, photo, collage, littérature et feuilles ont fait l'objet d'une mémorable exposition à la galerie Azzedine Alaïa ( pour qui notre artiste avait d'ailleurs travaillé comme mannequin )et d'un non moins splendide ouvrage paru la même année aux éditions Gourcuff-Gradenigo.
(source Ze  mag'zine)


sur le chevalet Falbalas 2008, boîtier vitré, technique mixte                     couvertures de livres


Je pourrais encore vous parler longtemps de ce coup de foudre qui a commencé grâce à un petit flacon d'Eau de Couvent...
Je suis entrée dans l'univers de Candida Romero par la petite porte et le couloir n'en finit pas de me ramener vers de nombreuses portes que j'ouvre au fur et à mesure.

La Ruche était mon terrain de jeux lorsque j'étais petite fille, mais c'était avant la naissance de Candida,
je ne sais plus très bien,  mais c'était avant 1955 et les années suivantes... C'est vrai c'était la campagne, il y avait des fleurs et c'était charmant. À l'époque j'allais aussi rue de la Tombe-Issoire et ces ambiances différentes d'un appartement ordinaire, m'enchantaient toujours.

Je suis restée longtemps sans y retourner, mais proche de tous les évènements qui s'y déroulaient, comme dans tant d'autres cités d'artistes, c'est seulement  en 1976, que j'ai eu  l'occasion de revoir les jardins car notre ami le sculpteur et peintre Vito Tongiani, originaire de Toscane, habitait à son tour,  la Ruche...
Certes, le lieu avait changé mais il y régnait toujours cette atmosphère si particulière et les enfants continuaient à jouer dans les allées comme autrefois.

Maintenant la Corse qui est mon lien de coeur,  je rêve devant  tant de beauté revenue, tant d'idées, d'ardeur pour redonner vie à ce lieu splendide que j'ai hâte de connaître un jour prochain.

Merci à Candida pour sa gentillesse, c'est moi qui me sens tellement honorée d'avoir pu entrouvrir quelques portes de son univers merveilleux !


mardi 4 septembre 2012

Le couvent de Candida

J'{{{

On dit qu'en gage d'amour une nonne amoureuse l'offrit à un jeune officier, on peut l'imaginer ! C'est en souvenir d'un flacon de cristal retrouvé dans les hautes herbes du maquis corse au pied du vieux couvent San Francesco dans le Nebbio que Eau de Couvent a été créée. Ce flacon d'où s'est échappée une senteur légère...
Dicenu chi in pegnu d'amore una sora innamurata l'averia offerta à un giovanu ufficiale, figuremucila ! Hè in ricordu d'una buttiglina di cristallu ritrova in l'erbe alte di a machja corsa à u pede di u vechju cunventu San Francescu ind'u Nebbiu ch'ella hè stata creata Eau de Couvent. Sta buttiglina da duv'ellu escia un prufumu legeru...





Avec Eau de Couvent retrouvez le bonheur simple d'une eau fraîche parfumée et dynamisante aux senteurs de violette, jasmin et mandarine soigneusement dosées pour un moment intime. Un retour au naturel dans le jardin des Hespérides.


Cù l'Eau de Couvant ritruvate a pura elicità d'una acqua fresca prufumata è vitalizante cù i muschi di violetta, di ghjelsuminu è mandarina, misurati cun passione pè un mumentu d'intimità. Un ritornu à u naturale in l'Ortu di l'Esperide.

le flacon posé sur une sculpture © Mozziconacci/O.Armand


eaudecouvent  (clic) et San Francescu d'Oletta

L'association U Cuventu Oletta

Créée  en 2005 par l'artiste Candida Romero, propriétaire des lieux, l'association U Cuventu Oletta est une association régie par la loi du 1er juillet 1901 à but non lucratif, d'intérêt général à caractère désintéressé.
L'association U Cuventu Oletta ayant pour objet la mise en valeur, la sauvegarde du patrimoine artistique corse et en particulier celle du monastère, de la chapelle et des jardins du Couvent San Francescu, mais aussi et d'une manière générale toute action permettant de promouvoir l'action culturelle et artistique en Corse.
Une partie de la vente des produits de la gamme deCouvent est reversée à la sauvegarde et à la préservation du Cuventu San Francescu.

Au coeur de la Corse, loin du Monde... 
Le Cuventu San Francescu d'Oletta

près de huit siècles d'histoire (clic)
lire Autour de San Francescu - histoire de la Corse....


Il est cité dès le XIIe siècle et fut l'un des plus importants couvents franciscains de l'île. Entièrement remanié sous la période génoise durant les XVIIe et XVIIIe siècles, restauré depuis une dizaine d'années, le Couvent San Francescu s'ouvre aujourd'hui au public pour les évènements et réceptions d'entreprises et privées.
(source le site)

©photo Henri Del Olmo pour Côté Sud

©photo Henri Del Olmo pour Côté Sud

©photo Henri Del Olmo pour Côté Sud

... Dix années après le début des travaux, le couvent se remplit de belles résolutions et d'une foule de projets possibles. Et pour fêter cette décennie passée ensemble, Candida offre à son couvvent le plus beau des cadeaux en créant son " Eau de couvent ". Le flacon, dessiné par Jacqueline Morabito, semble entouré d'un ruban translucide. La médaille fabriquée à la main par des moines italiens a été dessinée par Candida elle-même. Et le parfum... Il vient du couvent. D'une de ces petites fioles de verre que Candida a retrouvées un peu partout dans l'herbe du jardin. Les soeurs utilisaient-elles des onguents parfumés ? Toujours est-il que l'un des flacons recelait un parfum délicat d'agrumes. Candida s'est appliqué à en restituer l'esprit, en imaginant qu'il avait été concocté par une nonne amoureuse d'un officier... L'Eau de couvent, élaborée à Grasse, convient aussi bien aux hommes qu'aux femmes...
(source Terra Corsa)

Je remercie  chaleureusement Candida  Romero qui me permet de publier ce billet. 
Le sujet étant très passionnant,  je développerai une deuxième partie sur l'Artiste, parce-que comme 
elle me le dit si gentiment " la vie est drôle et surprenante "...

mercredi 29 août 2012

The Greenwich Hotel TriBeCa

Entre loft et maison de famille ...








©The Greenwich Hotel
©The Greenwich Hotel
©The Greenwich Hotel

©Taschen
©Taschen
©Taschen
©Taschen
Quelques soucis avec mes fichiers, je ne retrouve plus mes photos NYC, heureusement qu'à cette époque j'avais des supports sur papier, mais la qualité laisse à désirer... donc je fais appel à de la documentation trouvée sur le website de l'hôtel.
Les 6 premières photos sont les miennes  sur papier, vous pouvez donc voir le bâtiment en briques qui fait l'angle de Greenwich Str. et de North Moore Str. et nous nous trouvons proche de l'Hudson River, dans le sud de Manhattan.
Tous les tableaux que nous voyons sont les oeuvres de Robert DeNiro Sr, peintre,sculpteur et poète (1922 Syracuse 1993 NYC) le père de Robert DeNiro, l'acteur,  réalisateur et producteur de films.
En 2008, c'était en novembre, il faisait un peu froid le soir, nous avions donc la chance de passer d'un salon-bibliothèque où le feu brûlait dans la cheminée à la salle de restaurant " AGO" sans avoir à ressortir.
Aujourd'hui Ago n'existe plus il est remplacé par la Locanda Verde, ce qui fait encore plus italien !
En attendant l'heure du repas, la bibliothèque nous offrait de beaux recueils sur l'art, la peinture, la décoration
et beaucoup de livres en français de nos écrivains.
Nos journées étant très remplies, je n'ai pas profité de la piscine qui se trouve quelques étages en-desssous.
Parfois lors de ces dîners j'ai croisé des acteurs copains de DeNiro, le restaurant était très "branché", tout nouveau, tout beau, malgré la crise qui démarrait, New-York ne semblait pas toucher !
Je me souviens le soir où j'ai aperçu le beau Keanu Reeves qui retrouvait sa famille pour dîner à la table voisine de la mienne. Je n'en croyais pas mes yeux, j'ai pu le regarder à mon aise comme une midinette !
( LOL, comme fait ma petite amie Nath )

mardi 28 août 2012

TriBeCa





Allez l'artiste, tu as du pain sur la planche !






Nous avions choisi ce quartier proche de SoHo, de Little Italy, de Greenwich Village, de MeatPacking District et de Chelsea car c'était là que nous trouverions ce que nous étions venus chercher : des petits coins typiques, des escaliers extérieurs, des water-tanks, des rues à échelle humaine, pavées, colorées, etc...
Robert de Niro venait d'ouvrir  un hôtel  The Greenwich Hotel, juste à côté de son restaurant le TriBeCa Grill sur Greenwich Street, dans un ancien bâtiment industriel et c'est là que nous avons déposé nos vaalises.
Nous n'avons pas été déçus de notre choix !

jeudi 23 août 2012

Au bout du Pont : D.U.M.B.O

" J'aime à y accéder à pied à la tombée de la nuit après en avoir suivi les butées le long de Lower Madison Street [...] Brooklyn Bridge a aussi sa beauté intérieure : c'est son rythme de trémolo, c'est sa flexibilité dans la force, tout le trafic de New-York y passe le matin ou le soir, le fait vibrer comme une lyre." (Paul Morand, New-York, collection GF- page 66)

Merci à toi, Françoise pour ces lignes de Morand  notées dans ton commentaire , que je retranscris ici. J'ai le livre entre les mains maintenant et je vais pouvoir me régaler à mon tour, comme tu l'as fait lors de ton séjour dans la Grosse Pomme...



Au fond l'Empire State Building,
en premier plan l'architecture du Manhattan Bridge


The Manhattan Bridge
longueur 2.090 mètres


" Un ouvrage dont les tours marqueront l'entrée du Nouveau Monde et dont le tablier
s'élancera vers l'ouest comme les Américains à la conquête du continent."
John Roebling *

Nous sommes à mi-parcours des 1.825 mètres à parcourir pour rejoindre Brooklyn
C'est le plus long et le plus haut pont du XIXe siècle, dominant l'eau de 45 m.



Vue plongeante sur un des piliers du Manhattan Brigde
près du Fulton Ferry State Park




Nous arrivons presque au terme de notre traversée, nous passons déjà au-dessus de Water Front,
de l'Empire Fulton Ferry State Park, au fond the Manhattan Bridge, puis le bâtiment du Gair Building (1888)
the Clock Tower (1915), au premier plan le magnifique acier du Brooklyn Bridge.

Et maintenant direction D.U.M.B.O (Down Unsder the Manhattan Bridge Overpass)


Enfin nous arrivons dans Washington Street, le but initial de notre balade pour admirer ce pont qui nous a fait tant fantasmer dans le film... et pour commencer la découverte de ce borough (quartier, arrondissement).




une photo d'archives, assez impressionnante
et un lieu , un tableau ...

AngeMozziconacci©collection privée

Le Brooklyn Bridge, un pont mythique, une promenade fantastique. Heureusement qu'il y a les photos, car  je me demande encore, parfois, si c'est bien moi qui ai traversé ce pont un beau jour de novembre 2008.
Cette progression dans les airs, avec une vue panoramique sur les deux rives, en tournant sur soi, pour admirer l'est et l'ouest, le nord et le sud, accompagnée par la présence majestueuse du Manhattan Bridge si élancé, c'était fantastique !!!
Encore aujourd'hui quand j'ai des réminiscences de New-York, c'est le plus souvent dans les rues de D.U.M.B.O que je déambule, une journée ne suffit pas pour en photographier ses petits coins et je reste sur ma faim.


Quelques mots supplémentaires ...

* The Brooklyn Bridge : en 1867 l'Etat de New-York autorise la construction du pont suspendu, selon les plans de John Roebling (1806-1869), venu d'Allemagne en 1831, et spécialiste de la fabrication des câbles d'acier.
Victime d'un accident de chantier, atteint du tétanos Roebling y laisse sa vie en 1869. Son fils Washington prend la relève mais contracte la "maladie des caissons" ; sa femme Emilie devient alors "ingénieur en chef".
La durée des travaux (14 ans) et leur coût (16 millions de dollars) dépassèrent les prévisions.
La main d'oeuvre employée mêle Américains de vieille souche et immigrants fsraîchement débarqués d'Irlande, d'Allemagne ou d'Italie. (sources NY guides Gallimard)

La mise en place des piliers a nécessité de creuser des fondations qui s'enfoncent à plus de 35 mètres sous le niveau de l'eau, et dont d'utiliser des caissons étanches hyperbare qui ont été la cause de nombreux accidents de décompression parmi les ouvriers.
lire sur le site  New-York Mania, tout sur le pont ... notamment que 21 éléphants, des dromadaires, des chevaux ont testé la résistance du pont en 1884...
http://www.newyorkmania.fr/2010/04/brooklyn-bridge-le-pont-mythique/